Qu'entenderions-nous si
nous sondions la terre ? Qui sait ce qu'on trouve à force de
creuser... Kjetil
Møster et ses trois assistants lancent
une nouvelle expédition après s'être occupé une première fois,
en live, des méandres du jazz moderne en fusion. Ambient
spéléologique, coups de pelles et de pioches dissonants sur parois
anguleuses, la terre ne se montre pas très docile... Et quand enfin
le calme serein d'un blues lancinant prend place, il ne reste que peu
de temps avant que l'atmosphère ne se fasse de nouveau menaçante.
L'air s'électrise, les cuivres hurlent et les guitares crient au
doom. Il n'y a plus qu'à s'enfuir, courir vers l'inconnu,... à
toute allure associer la folie prog de Motorpsycho, le grand bordel
organisé de Supersilent ou la transe coup de poing d'Ultralyd (soit
une partie du meilleur d'Hubro, de Rune Grammofon et de la scène
expérimentale norvégienne) pour trouver une issue... mais
laquelle?
Le monde imaginé
par le duo electro Malfinia Ensemblo par exemple? Bien que plus
lumineux l'horizon n'augure rien de bien familier. Un mystère plane
sur des infrastructures rétro-futuristes, le monde semble à la fois
libre et sectaire, entre effusions mutantes et austérité passéiste.
Derrière le goût du vintage se cache une ouverture sur laquelle le
CV des musiciens ne ment pas : une liste de projets aussi longue
qu'une file d'attente à Pôle Emploi et des frontières sans cesse
traversées... C'est quelque part entre un Varsovie imaginaire et l'Orient, entre les Etats-Unis de The Norman Conquest et
l'Autriche d'Andi Stetcher, entre le krautrock, l'IDM, le post-rock
et de petites touches bruitistes et savantes, réunis autour d'un
même langage, l'esperanto, mais aussi et surtout une alchimie
parfaite entre ces musiciens.
Riton
Inner
Earth en trois mots : spéléologique, immersif, électrique
Varsovia
en trois mots : mystérieux, rétro-futuriste, libre